Illustration : campagne d'information de l'association "Excision, parlons-en !"

L’excision est une mutilation sexuelle féminine qui existe depuis des siècles. Elle est pratiquée avant l’âge de 15 ans. Elle se caractérise par l’ablation partielle ou totale du clitoris, et parfois des lèvres internes et externes de la vulve.

L’excision n’est généralement pas faite dans un cadre médical. Elle est très souvent réalisée de force, à vif, sans anti-douleur et sans anesthésie, et dans des conditions hygiéniques déplorables. Le but étant de perpétuer une tradition qui prépare les jeunes filles à la vie de femme.

🚨 Les conséquences de cette pratique

La mutilation génitale a des conséquences désastreuses sur la santé. Elle provoque des douleurs intenses. Car la vulve, les lèvres et le clitoris sont des parties du corps qui présentent beaucoup de nerfs et de vaisseaux sanguins. Cet acte peut causer une hémorragie immédiate, pouvant alors entraîner la mort.

Tout au long de leur vie, les victimes peuvent continuer à ressentir ces douleurs, notamment lors de l’acte sexuel. Les mutilations génitales causent aussi des risques d’infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, menant parfois à la stérilité.

Les personnes ayant subi l’excision sont plus exposées à des complications lors de l’accouchement. Car les cicatrices des mutilations rendent les tissus beaucoup moins souples, ce qui augmente ainsi le risque d’hémorragie et de naissance d’enfants mort-nés.

D’après une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé, les taux de décès chez les nouveau-nés sont beaucoup plus élevés chez les personnes ayant subi une mutilation sexuelle.

En plus de l’atteinte physique, il y a aussi des répercussions psychologiques graves, car les mutilations sexuelles féminines constituent un traumatisme.

🌍 Une pratique bien plus courante qu'on ne le croit

Malheureusement, l’excision n’est pas une pratique marginale qui se dissipe au fil des années. 200 millions de personnes l’ont subie dans plus de 30 pays du monde, et 3 millions sont encore excisées chaque année, soit 6 par minute.

Bien qu’elle soit pratiquée dans plusieurs pays d’Afrique, l’excision n’a pas lieu uniquement sur ce continent. Certaines communautés du Moyen–Orient, d’Asie et d’Amérique du Sud réalisent cette pratique. On retrouve aussi des communautés au Canada, en Australie, aux Etats-Unis et en Europe.

L’Organisation Mondiale de la Santé estime que 500 000 personnes en Europe ont subi une mutilation sexuelle. Et chaque année, 180 000 courent le risque d’y être confrontées.

😢 Les origines de cette tradition

Les raisons invoquées par les communautés qui perpétuent l’excision sont nombreuses. Il y a d’abord une volonté de contrôler la sexualité des femmes. Ainsi, l’ablation du clitoris (organe du plaisir), a pour but de diminuer le désir sexuel de la femme afin de préserver sa chasteté avant le mariage. Ce qui garantirait donc l’honneur de la famille et du mari.

D’autres communautés pensent que la mutilation génitale favorise la fécondité des femmes, et assure une meilleure hygiène. Il y a aussi la volonté de rendre la femme plus “féminine”, car certaines parties du sexe féminin sont jugées trop masculines, comme le gland du clitoris par exemple.

Les mutilations sexuelles féminines violent les droits humains, car on ne prend pas en considération l’avis des victimes. Aucune tradition ne peut justifier de tels actes.

👮 L’excision est un crime puni par la loi

L’excision est un crime qui est condamné par la loi, en France et dans de nombreux autres pays.

Que tu sois témoin, menacé.e d’en être victime ou victime, n’hésite pas à en parler à un adulte de confiance qui pourra t’aider. Tu peux aussi solliciter de l’aide auprès de professionnels de santé qui pourront te conseiller ou appeler les numéros d’urgence.

Sache qu’une chirurgie réparatrice existe, et qu’elle peut être remboursée par la Sécurité Sociale.