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Une brève histoire des droits reproductifs
Les droit à la contraception et à l’avortement contribuent au bien-être physique, mental et social des personnes. C’est pourquoi ils sont considérés comme des droits humains 👥
Les plus grandes révolutions dans ce domaine ont été la légalisation de la pilule et de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), des droits progressivement acquis au fil des décennies. La légalisation de la pilule contraceptive et de l'IVG a suscité des débats intenses sur des questions juridiques et de santé. Cependant, ces deux avancées ont profondément transformé la société en donnant aux femmes le contrôle sur leur vie reproductive, et en leur permettant de prendre des décisions importantes concernant leur vie sexuelle et familiale.
En particulier, deux femmes exceptionnelles ont joué un rôle déterminant dans ces combats historiques en France : Simone Veil et Gisèle Halimi. Elles ont su surmonter des résistances tenaces pour donner aux femmes la liberté de décider de leur propre corps et de s'approprier leur santé sexuelle.
Simone Veil et la pilule contraceptive
Femme politique, Simone Veil a joué un rôle fondamental dans l'histoire de la contraception. En 1967, en tant que ministre de la Santé, elle présente une loi visant à légaliser la pilule contraceptive 💊 Cette initiative historique a conduit à la loi Neuwirth du 19 décembre 1967, qui a permis aux femmes d'accéder plus facilement à la contraception.
Le rôle de Simone Veil dans la légalisation et, dès 1974, le remboursement de la pilule contraceptive a ouvert la voie à une transformation radicale de la vie des femmes, en leur donnant un contrôle précieux sur leur propre corps et leur propre avenir. L’accès à la pilule leur a offert la possibilité de choisir le moment de leur maternité, de poursuivre des études, de construire leur carrière et de mener une vie sexuelle plus épanouie.
Gisèle Halimi et l’IVG
Avocate, Gisèle Halimi a été une figure essentielle dans la lutte pour la légalisation de l'IVG en France. Son engagement en faveur de ce droit a culminé avec la loi du 17 janvier 1975, dite loi Veil (Simone Veil était alors toujours ministre de la santé), qui a dépénalisé l'IVG, permettant ainsi aux femmes d’y avoir accès légalement (dans un délai de 10 semaines de grossesse).
Parmi ses actions les plus importantes, Gisèle Halimi a représenté de nombreuses femmes accusées d'avortement illégal, mettant en lumière les conséquences de l'interdiction de l'IVG : le danger des avortements clandestins pour la vie et la santé des femmes, l’impossibilité de disposer de leur corps, le renforcement des différences de genre. En 1971, Gisèle Halimi a été l'une des initiatrices du célèbre "Manifeste des 343", y compris des personnalités publiques, qui ont signé une pétition reconnaissant avoir eu un avortement. Ce manifeste a contribué à briser le tabou entourant l'IVG et a mis en évidence l'ampleur du problème.
La légalisation de l'IVG a représenté un moment décisif pour l'autonomie et la liberté des femmes en France, leur permettant de prendre des décisions concernant leur santé reproductive. Le travail de Gisèle Halimi demeure un exemple puissant de l'impact positif de l'activisme féministe dans la transformation de la législation et l'attribution de droits essentiels aux femmes ✊🏽
Un droit acquis ?
Le droit à la contraception est fondamental parce qu’il permet de séparer la sexualité de la procréation, et donc d'envisager le plaisir sexuel sans finalité procréatrice. Le droit à l’IVG, quant à lui, permet de ne plus subir une grossesse non désirée.
Mais les droits ne sont pas forcément acquis pour toujours ! En particulier, les droits reproductifs sont des droits humains menacés partout dans le monde...
Pour préserver ce droit en France, les parlementaires, sénateurs et députés, ont adopté (à 780 voix contre 72) l’inscription de la liberté d’avoir recours à l’IVG dans notre Constitution. Il s’agit d’une démarche cruciale qui participe à garantir que les droits reproductifs soient définitivement acquis pour les générations futures. Le fait que cette mesure ait été votée aussi majoritairement et par les différents partis politiques est aussi un témoignage de la particularité de l’histoire politique du droit à l’IVG en France. Il s’agit d’un héritage que nous devons en grande partie à ces femmes exceptionnelles qui ont porté si fort ce message par le passé.
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