Crédit photo : compte Instagram @adelehaenel

On entend beaucoup ce terme depuis 2017, avec la naissance du mouvement international #metoo qui a libéré la parole des femmes sur les violences sexistes et sexuelles qu’elles subissent de façon systémique. 

La "culture du viol", c'est quoi ? 

C’est le fait qu'une société partage des valeurs, croyances et normes qui normalisent et banalisent les violences sexistes et sexuelles 😨 

Cela passe par tous les stéréotypes de genre autour des comportements sexuels dits “masculins” et “féminins” : un homme doit être dominant et violent, la femme doit être un objet docile à sa disposition. Par exemple, on observe une érotisation de la violence dans la culture (séries, films, romans, publicités, pornographie). Et tout ça, on l’intègre inconsciemment dès l’enfance ! 

C’est pour cela qu’on parle de système : on ne vise pas des individus isolés qui seraient par nature monstrueux, mais la société dans son ensemble : toutes ses composantes favorisent des stéréotypes qui justifient les inégalités et les violences de la part des hommes envers les femmes. 

Pourquoi c’est grave ? 

Ces représentations sont tellement ancrées qu’elles modèlent notre façon de penser* :

👉 36% des 18-24 ans considèrent qu’une femme peut prendre du plaisir à être humiliée ou injuriée 😱 

👉 41% des hommes de 18 à 24 ans considèrent que forcer sa partenaire à avoir un rapport sexuel, alors qu’elle refuse, n’est PAS un viol 😱😱

Comment ça se traduit concrètement ? 

La "culture du viol" consiste à inverser les responsabilités en considérant que le responsable d'un viol, ce n’est pas le violeur, mais la victime. C’est ce qu’on appelle le "slut shaming**" : “Elle (la victime) n’aurait pas dû : s’habiller comme ça, sortir seule, boire de l’alcool, lui sourire, accepter d’aller chez lui, etc…” 🤦‍♂️ Donc au lieu de la considérer comme telle, on culpabilise la victime en trouvant des excuses au violeur ! 

C’est aussi tout un tas d’idées fausses qui visent à déresponsabiliser les agresseurs ou à minimiser les violences. Par exemple, l’idée qu’ils auraient des pulsions sexuelles incontrôlables. La violence est toujours un choix. 

Non seulement RIEN n’autorise un viol, mais en plus, en réagissant de la sorte, on incite les victimes à ne pas parler ! Les violences sexuelles bénéficient d’une tolérance, d’une loi du silence et d’un déni choquants. 

On pointe donc la responsabilité de la société et aussi des individus. Dénoncer la "culture du viol" et remettre en cause ses propres représentations, c’est déjà un premier pas que chacun.e peut faire pour mettre un terme aux violences sexistes et sexuelles envers les femmes ! 🛑 

Image : la comédienne Adèle Haenel quittant la cérémonie des César en 2020 en clamant “La honte !”, après qu’un prix ait été attribué à Roman Polanski pourtant condamné pour viol contre mineure aux Etats Unis, sans avoir jamais purgé sa peine... Le geste de l’actrice a inspiré depuis le fameux “Je me lève et je me casse”, en signe de protestation✋

Image de couverture : collage féministe.

* Source : Association Mémoire Traumatique et Victimologie, Enquête IPSOS "Représentations des Français sur le viol vague 3", 2022.

**Slut shaming ou stigmate de la prostituée en français.