Alors, c'est une fille ou un garçon ? LA question que tout le monde pose à l’annonce d’une grossesse ou à la naissance d'un bébé 👶 Et si ce n'était ni l'un ni l'autre ?

À l'hôpital, c'est le médecin ou la sage-femme qui examine les organes génitaux du nouveau-né et détermine le sexe indiqué dans l'acte de naissance. Le système médical opère dans la binarité des sexes : le bébé est soit déterminé femme, soit homme ; aucune autre option n'est reconnue.

Pourquoi ça pose problème ?
La binarité des sexes ne rend pas compte de la diversité réelle qui existe. 
En effet, que ce soit en termes d’organes génitaux internes ou externes, de taux d’hormones, de chromosomes sexuels ou de caractéristiques sexuelles secondaires (celles qui apparaissent avec la puberté, comme les seins, la pilosité, la mue de la voix, etc…), de nombreuses variations naturelles existent. Une personne peut donc présenter des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions binaires typiquement mâle ou femelle.
Ces variations peuvent se manifester dès la naissance ou se révéler à la puberté, ou même à l'âge adulte.

Pas une maladie
Aujourd'hui encore, les enfants intersexes sont soumis à des opérations chirurgicales et/ou des traitements hormonaux, dans le seul but de les faire entrer dans le moule masculin ou féminin. Pourtant, ces variations de leurs caractéristiques sexuelles sont naturelles, et les personnes intersexes sont en parfaite santé 😡 
L’intersexuation n’a donc pas à être soignée. 
En revanche, il conviendrait de briser le tabou qui entoure l’intersexuation pour que le regard de la société change à l’égard des personnes intersexes.

Des mutilations sexuelles
Pratiquées sur des enfants, donc sans consentement éclairé de leur part, et souvent sans aucune nécessité vitale, ces actes sont aujourd’hui considérés comme des mutilations sexuelles qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur la personne qui les subit, aussi bien en termes de traumatismes que de problèmes de santé.
La France a été condamnée à plusieurs reprises par l'ONU pour ces mutilations sur enfants intersexes, et de nombreuses organisations appellent à leur interdiction.

Comment en parler ?
D'après l'ONU, 1,7 % de la population est intersexe, il est donc temps de briser le silence qui blesse et invalide l'expérience d'un si grand nombre de personnes. 
Les caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires ne dictent pas l'identité de genre (ni l'orientation sexuelle) d’une personne. Comme tout le monde, une personne intersexe peut donc s'identifier en tant que femme, homme, les deux ou aucun des deux !

Tu as peut-être entendu parler de l'hermaphrodisme. Sache que cette notion est aujourd'hui réservée aux animaux 🐌 et aux plantes 🌿, car elle est jugée désuète et discriminante pour les êtres humains. Ne l’utilise donc pas à propos des personnes intersexes.

Être accompagné.e 💞
En France, le Collectif intersexe activiste OII-France est la seule association faite par et pour les personnes intersexes. Elle propose un espace d'échange et de discussion, mais aussi un soutien psychologique, judiciaire et même financier en cas de nécessité.

Pour aller plus loin, on te propose la très belle mini-série “Chair tendre” de Yaël Langmann avec Angèle Metzger (Sasha Dalca) et Saül Benchetrit (Pauline Dalca), accessible gratuitement sur France.TV.