Images : Affiches du Centre Hubertine Auclert, campagne #MaVoixMonChoix

Les matières, ça a un genre ? 

En France, le constat est sans appel : les choix d’orientation et de métier sont très fortement genrés… 

“En filière générale, 85 % des élèves choisissant les spécialités « humanités, littérature et philosophie » et « langues, littératures et cultures étrangères et régionales » sont des filles, alors que 87 % des élèves choisissant mathématiques et sciences de l’ingénieur sont des garçons.”

“À la rentrée 2021, en terminale professionnelle sanitaires et sociales, 90% des élèves étaient des filles. C’était aussi le cas de 85 % des élèves en terminale technologique santé et social. “

“En terminale technologique industrie et développement durable, 92 % des élèves étaient des garçons, comme 98 % des élèves en filière professionnelle électricité/électronique.”

Extraits issus du rapport 2021 du ministère de l’Éducation nationale concernant l’égalité filles - garçons à l’école et dans l’enseignement supérieur.

Mais pourquoi ?

Une des causes principales de ces différences d’orientation est…. les stéréotypes ! Tel que celui-ci, que tu dois déjà connaître : 

“Les filles sont meilleures en Français, et les garçons en Mathématiques.” 🤦‍♀️

Eh oui ! A force de les répéter, ces idées préconçues et fausses finissent par rentrer dans les têtes de chacun, et elles sont bien moins inoffensives qu’elles ne paraissent. 

Si les phénomènes que les stéréotypes provoquent ne sont pas toujours évidents, leurs impacts eux sont souvent bien visibles, et dévastateurs….  

Comment les stéréotypes opèrent ? 

🎒Chez les élèves, les stéréotypes peuvent provoquer une auto-censure 🤐 C’est-à-dire que par peur de moqueries, pour faire plaisir à ta famille, ou pour rester avec des amis par exemple, tu risques de choisir une filière qui correspond à ce que tu penses que l’on attend de toi… Et pas ce que tu veux vraiment ! 

Pire, comme il n’y a pas de représentations de personnes qui te ressemblent faisant certains métiers, ou choisissant certaines filières, tu risques de ne même pas les envisager. 

🏠 Chez les parents, les stéréotypes influencent la manière dont les enfants sont éduqués. Par exemple, ils peuvent avoir tendance à plutôt inciter une petite fille à jouer à la caissière, la coiffeuse, la nounou, l’infirmière, et un petit garçon au routier, pompier, chirurgien, etc 👷‍♂️👩‍⚕️

Lors de la scolarité, les parents investissent aussi souvent dans des choix pour leurs enfants dans lesquels ils ont confiance. Par exemple, ils peuvent avoir tendance à payer plus facilement des cours de soutien dans certaines matières en fonction du genre, alors que les enfants ont des résultats similaires. 

🏫Les professeurs peuvent aussi jouer un rôle non négligeable à travers plusieurs phénomènes inconscients lorsqu’ils interagissent avec les élèves. Par exemple, pour des notes similaires, ils peuvent avoir des commentaires très différents en fonction du genre : remarquer un “potentiel inexploité” en mathématiques pour les garçons, et un manque de “fibre scientifique” pour une fille 🖋️

Or, ces pratiques inconscientes provoquent un effet pygmalion : une prophétie autoréalisatrice. En effet, le fait de croire en quelque chose incite à encourager davantage l’élève, à lui donner plus de soutien, etc. Ce qui en échange provoque des résultats positifs, et vient donc renforcer la croyance. 

Quelles en sont les conséquences ? 

En 2022, 37% des femmes déclarent avoir déjà subi des discriminations sexistes dans leur choix d'orientation professionnelle (Source : HCE baromètre sexisme 2023), mais c’est le cas pour beaucoup d’hommes aussi, qui sont empêchés de faire les choses qu’ils aiment ✋

C’est donc un problème pour les deux groupes !... Même si au final, les hommes sont amenés à déboucher sur des métiers plus valorisés et qui rémunèrent mieux en moyenne, désavantageant ainsi in fine plutôt les femmes.